L'aile désaffectée. Sinistre endroit sur lequel plane l'ombre décharnée de Tybalt d'Archange. Depuis près d'un siècle, tout n'est plus que tristesse et désolation en ces lieux. Plus rien de vivant ne subsiste ici. Les murs s'effritent. Sur le sol, des bris de verres témoignent encore des luttes présentes et passées. Les chambres sont délabrées, il n'y a pas d'électricité et la chaleur étouffante se diffusant dans le reste du Manoir à cédée sa place à un froid pénétrant. Pourtant, il arrive parfois que l'on puisse apercevoir au détour d'un couloir, des silhouettes vaporeuses. Fantômes ou simples esclaves divaguant ? Telle Issara en quête de sa boite à musique.

Dieu est omniscient ! Il sait tout de vous, de vos actions, de la noirceur de vos âmes en perdition et il veille à ce que chacune de vos actions soit répertoriées dans son registre. Autrefois, chaque Manoir était muni de sa propre chapelle. Il n'y a donc rien d'étonnant à retrouver des signes religieux ostentatoires au coeur même de l'enfer. La question qui se pose à présent est donc la suivante : Pourquoi avoir conservé un tel édifice alors que nous savons tous que les vampires sont les enfants de Satan ? Peut-être bien parce-que dans le fond, la foi est dans la vie comme dans la mort, un fil conducteur que même Léandre McGuiness ne saurait couper sous peine de se faire aussitôt foudroyer.

La crypte, ou autrement dit, le caveau se trouvant sous la chapelle. Brrrrr, ça fait peur. Allez savoir qui ou quoi repose là-dessous. Sous des monticules de terre. Personne n'a envie de le savoir...Si ? Bon, d'accord. Sachez toutefois que cette crypte reçoit du jour par d'étroites fenêtres ouvertes sur l'extérieur de la chapelle. Mieux vaut donc évitez de vous y balader en pleine journée sous peine de vous retrouver transformé en tas de cendres. Quoi que...Quel plus bel endroit pour reposer en paix durant le restant de l'éternité. Aucun, oui, l'idée vous plait. Tellement que vous fuyez !

À la claire fontaine, m’en allant promener, j’ai trouvé l’eau si belle que je m’y suis baigné. Sous les feuilles d’un chêne, je me suis fait sécher. Sur la plus haute branche, un rossignol chantait. Chante, rossignol, chante. Toi qui as le cœur gai. Tu as le cœur à rire, moi je l’ai à pleurer. J'ai perdu mon amie sans l'avoir mérité. Pour un bouquet de roses que je lui refusais. Je voudrais que la rose fût encore au rosier et que ma douce amie fût encore à m'aimer...À la claire fontaine, m’en allant promener, j'ai trouvé l’eau si belle que je m’y suis baigné...Il y a longtemps que je t’aime, jamais je ne t’oublierai.

Les jardins, ses fleurs mortes, ses ronces et ses alouettes sans têtes. Quoi de plus normal ? Rien d'autre ne saurait sortir de ces terres stériles. C'est un peu comme si la mort avait toujours régnait en reine absolue sur cette nature atrophiée. Mais avant, bien avant la prise de River Crow, la végétation était pourtant on ne peut plus luxuriante. Qui sait, peut-être qu'une petite graine plantée avec amour suffirait à chasser la mort à coups de pieds aux fesses. Tiens Léandre, montre ton derrière et avale tout le paquet, ça aura peut-être plus de chances de fonctionner.

Le parc est une extension des jardins. Avec des arbres en plus. Des arbres aux branches craquantes et garnies de feuilles s'agitant dans le vent. Puis, au milieu des arbres, il y a des sentiers, parce-que c'est tout de même plus pratique pour s'y promener. Ou même, s'amuser avec son esclave. Ces petites bêtes là aiment courir et s'épancher...Promenons-nous dans les bois, pendant que le loup n'y est pas, si le loup y était, il nous mangerait. Mais comme il n'y est pas, il nous mangera pas...Rien n'est moins sûr.